Rue Manuel

Petite rue située sur la rive droite du Serein entre l’avenue d’Oberwesel et le quai Paul-Louis Courier.

Nota bene

Plusieurs personnages historiques portant le nom de Manuel peuvent prétendre à l’honneur d’avoir une rue à leur nom. Pierre-Louis Manuel et Jacques-Antoine Manuel sont deux postulants possibles. Nous ignorons si un lien familial les unis.

Pierre-Louis Manuel

Pierre-Louis Manuel est un polygraphe et homme politique français, né le 1er juillet 1751 à Montargis, guillotiné à Paris le 14 novembre 1793. Il est le quatrième député de la Seine à la Convention nationale (Régime politique français et le Parlement qui gouverne la France du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795)

Fils d’une humble famille de marchands de toile, sa mère était originaire de Montargis (Loiret) et son père de Barcelonnette (Alpes de Haute-Provence), vendeur ambulant de passementerie. Destiné à la prêtrise il fait de bonnes études au collège des Barnabites de Montargis puis au grand séminaire de Sens. Tonsuré en 1774, il reste peu de temps dans la congrégation enseignante de la Doctrine Chrétienne et part pour Paris en 1775, renonçant définitivement à la carrière religieuse. Tour à tour, répétiteur et précepteur, il publie quelques ouvrages sous le manteau et se fait colporteur d’ouvrages clandestins.

Mêlé à de sombres histoires de dénonciation et de vente d’ouvrages clandestins, il est écroué à la Bastille de février à avril 1786. Il en gardera un grand ressentiment contre l’administration policière de l’Ancien Régime.

Durant l’été 1789, il participe aux évènements parisiens avec enthousiasme, joue un grand rôle dans les premières émeutes et il est membre de la municipalité provisoire de Paris. Il rentre au club des Jacobins (le plus célèbre des clubs de la Révolution française).

Il participe à de nombreux évènements de la Révolution jusqu’en 1793. Il est le bras droit de Jérôme Pétion de Villeneuve (Maire de Paris de 1791 à 1792). Il escorte en 1792 Louis XVI à la prison du Temple. Il est jusqu’à sa mort en fréquente relation avec le souverain déchu. Il est élu à la Convention nationale comme député de la Seine.

Son attitude envers le roi se modifie ouvertement, il demande que tout défenseur de Louis XVI soit sous la sauvegarde de la loi et que « La Convention nationale ne peut commettre un assassinat. Je demande que Louis XVI soit entendu ». Ses interventions en faveur du roi font croire un moment qu’il est devenu fou. Il est exclu du Club des Jacobins. En dépit de ses positions affichées, il vote la culpabilité du roi comme tous ces collègues. Il vote pour la ratification du jugement peuple pour la détention du roi dans un fort ailleurs qu’à Paris, puis la déportation. Aussitôt que la peine de mort fut prononcée contre le roi Louis XVI, il envoya sa dimension de la Convention.

Il se retire à Montargis, ou il est l’objet d’une tentative d’assassinat en 1793. Retiré de la vie politique. Il est finalement arrêté le 20 aout 1793 à Montargis ou il se tenait caché. Transféré à Paris, il est condamné à la peine de mort par le Tribunal révolutionnaire pour avoir voulu sauver le roi et coupable de conspiration contre la République, il est guillotiné le 24 brumaire an II (14 novembre 1793).

Une rue de Montargis porte le nom de Pierre-Louis Manuel.

Jacques-Antoine Manuel

Jacques-Antoine, né le 10 décembre 1775 près de Barcelonnette (Alpes de Haute-Provence) mort le 20 aout 1827 à Maisons-Laffitte est un avocat et homme politique libéral français.

Jacques-Antoine Manuel est membre d’une famille de magistrats de la vallée de l’Ubaye,  il possède de nombreux frères et sœurs. Malgré de bons résultats scolaires chez les Doctrinaires de Nîmes, il arrête très tôt ses études à l’âge de 14 ans. Apres son service militaire dans l’armée révolutionnaire, il part travailler en Italie comme marchand chez un membre de sa famille. En 1793 il s’engage dans l’armée et fut intégré à l’armée d’Italie. Son courage lui valut de devenir officier. Il participe notamment à la fameuse bataille du Pont d’Arcole (25 au 27 brumaire an V, 15 au 17 novembre 1796) sous le commandement de Bonaparte. Blessé, il rendu à la vie civile.

Il trouva peu après sa vocation en devenant avocat, métier dans lequel il excella. D’abord au tribunal de Digne, dans le département des Basses-Alpes (devenu en 1970, les Alpes de Haute-Provences). Puis en 1798, il est nommé à la Cour d’appel d’Aix-en- Provence ou il se fit une réputation et une petite fortune.

Il s’intéresse à la politique mais sans l’intention d’y participer activement. En 1815, il est élu député des Basses-Alpes, malgré lui, et sans remplir les critères du suffrage censitaire (le suffrage censitaire est le mode du suffrage dans lequel seuls les citoyens dont le total des impôts directs dépasse un seuil appelé cens. Parfois le cens pour être éligible est fixé à un seuil plus élevé) mais il finit par l’accepter. Cette expérience fut de courte durée, la Chambre ayant été dissoute. Il rencontra des difficultés, étant pour que Napoléon II succède à son père et non Louis XVIII. Il reprit alors son métier d’avocat mais à Paris.

En 1818 Il est réélu député, mais étrangement non des Basses-Alpes mais du Finistère et de Vendée. Il se rallie alors à Louis XVIII mais en tant que libéral. Grand orateur, ses opinions lui valurent beaucoup d’ennemis parmi les députés ultra-royalistes. Réélu député de Vendée en 1820 et 1823 les députés ultra-royalistes demande sont exclusion et fut officiellement expulsé de la Chambre le 27 février 1823. Bravant sa déchéance il revient le lendemain et prononça sa fameuse phrase : « M. le Président, j’ai annoncé hier que je ne céderais qu’à la violence, aujourd’hui je viens tenir ma parole. » On dut faire appel à la gendarmerie pour l’expulser de force.

Il ne fut pas réélu aux élections suivantes et mourut à Maisons-Laffitte, le 20 aout 1827.

Il fut initié franc-maçon à Marseille. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

Rue Paul Bert

Rue située entre le boulevard Lamarque et la rue Auxerroise en traversant le parking Saint-Martin.

Paul Bert

Paul Bert, né à Auxerre (Yonne) le 19 octobre 1833 et mort à Hanoï le 11 novembre 1886 (en Indochine, aujourd’hui le Vietnam) est un médecin, physiologiste (spécialiste des sciences biologiques) et homme politique français.

Issu d’un milieu janséniste (doctrine opposée à certaines évolutions de l’Eglise catholique et à l’absolutisme royal). Il étudie le droit, obtenant un doctorat en droit  en 1857. Finalement sous l’influence du zoologiste, Louis Pierre Gratiolet (1815-1865) il s’intéresse à la physiologie, devenant l’un des plus brillants élèves de Claude Bernard (1813-1878). Docteur en médecine en 1864, docteur ès sciences en 1866, professeur de physiologie à Bordeaux en 1866 (ce fut le plus jeune professeur de France) puis à la Sorbonne en 1869, il devient membre de l’Académie des sciences en 1882.

Son œuvre scientifique est associée à la physiologie de la plongée sous-marine et des effets de l’oxygène sur le corps humain. Il travaille également sur les gaz anesthésiants, notamment le protoxyde d’azote.

Son action politique a laissé sa marque dans trois domaines : L’Instruction publique, les cultes et les colonies. Elu député de l’Yonne de 1872 à 1886, il est ministre de l’Instruction publique et des Cultes du gouvernement Gambetta du 14 novembre 1881 au 30 janvier 1882 et le premier résident supérieur au Tonkin (partie septentrionale du Vietnam actuel) et en Annam (centre de l’actuel Vietnam) en 1886.

Paul Bert a été avec Jules Ferry, Marcellin Berthelot et Jean Macé, le promoteur de l’école gratuite, laïque et obligatoire pour les garçons mais aussi les filles. Ministre des Cultes, il se consacre à la lutte contre le cléricalisme. Libre-penseur et positivisme, il oppose la science à la religion.

Il a rédigé de nombreux manuels scolaires aux thèses ethnocentrées (tendance à privilégier le groupe ethnique auquel on appartient et à en faire le seul modèle de  référence) qui semblent racistes aujourd’hui. Il a toutefois corrigé ses thèses lors de son expérience de terrain lorsqu’il en poste au Tonkin. A l’instar, de l’antisémite, il est peut être anachronique de juger des écrits de la fin du XIXe siècle à l’aune des valeurs du XXIe siècle.

Il meurt du cholera à Hanoï à l’âge de 53 ans, sept mois après sa nomination comme résident général du protectorat du Tonkin. Il est inhumé au cimetière Saint-Amâtre d’Auxerre; un grand gisant de bronze de Bartholdi orne sa tombe.

EN 2015, Paul Bert est le 18e personnage le plus célébré au fronton des établissements d’enseignement public avec pas moins de180 écoles, collèges et lycées.

De nombreuses villes ont choisi son nom pour baptiser une de leurs voies. Sa ville natale a donné son nom à un pont ou figure sa statue, et à une rue au centre ville.

Rencontres au Crédit Agricole

Rencontres au Crédit Agricole

Le jeudi 2 Juin notre association, répondant à l’invitation du Crédit Agricole, a pu présenter son historique, son actualité et ses projets. C’est un public de plus de 70 personnes qui a découvert avec un très grand intérêt un diaporama illustrant les richesses du patrimoine historique de Chablis, pour certaines inconnues. Jean-Paul Droin a notamment retracé en images la journée du 15 Juin 1940 qui a vu la destruction d’une grande partie du centre historique de notre ville suite à un bombardement allemand.

La présentation de notre opération tout à fait inédite à Chablis « Les Vitrines du Patrimoine » a retenu toute l’attention du public : de mi-Juin à mi-Septembre 2022, les vitrines des commerces afficheront une évocation en images d’époque des rues et des boutiques telles qu’elles étaient avant le bombardement.

Le Crédit Agricole confirme son soutien moral et financier à notre association, et participe ainsi à sa notoriété et à son dynamisme.

Rencontre Crédit agricole et Chablis, terre d'histoire
La collégiale St-Martin

La collégiale St-Martin

On peut estimer le début de sa construction entre 1160 et 1220.

L’une des premières églises gothiques, inspirée de la première cathédrale gothique de France : la cathédrale de Sens. (Au nord du département de l’Yonne).

Sa construction, commencée par le chœur, fut maintes fois interrompue durant de longues périodes, faute d’argent ou pour faits de guerres. Cependant, elle sut garder tout long de sa construction et de ses restaurations, son style gothique champenois, à l’exception de sa façade ouest qui, suite à un incendie au XVIIe siècle, fut restaurée dans le style de cette époque.

Elle connut plusieurs clochers (quatre) dont celui en forme de dôme (XVIIe), détruit par la foudre, reconstruit à l’identique et démoli en 1852.

Il a été remplacé par celui que l’on connait aujourd’hui, exécuté par l’architecte AME au XIX e siècle.

Notre collégiale fut continuellement en travaux, et ce, jusqu’en mars 2012…

 

L'église-collégiale Saint-Martin , Chablis, Yonne, France
clocher collégiale st martin chablis vue en coupe
clocher collégiale st martin chablis vue en coupe

 

La porte sud est encore de caractère roman.

Son tympan est orné d’une croix fleurdelisée accompagnée de deux animaux symboliques : une colombe et un serpent (pureté et prudence).

Les pentures en fer forgé sont du XIIIe siècle.

Quant aux fers à cheval que l’on retrouve sur les portes d’autres églises dédiées à saint Martin, les historiens ont un avis différent sur l’explication à en donner. Certains les attribuent aux croisés allant en Palestine ; d’autres (J.Duban) à des offrandes pour demander la guérison de leur monture.

Ce qui parait plus vraisemblable car ces fers ont, pour la plupart, appartenu à des animaux atteints d’infirmité et témoigne d’une dévotion envers saint-Martin, patron des cavaliers.

PORTAIL ST MARTIN

La Collégiale Saint-Martin autrefois.

Collégiale Saint-Martin Chablis

La Collégiale Saint-Martin, ses richesses.

Peinture appartenant à l’église de Préhy au XVIe

Peinture appartenant à l’église de Préhy au XVIe

L’adoration des bergers à la crèche. Bassano (XVIe siècle). Ecole vénitienne

« L’adoration des bergers à la crèche. » Bassano (XVIe siècle). École vénitienne

Jean Rathier

Issu d’une très vieille souche de vignerons chablisiens depuis plus de cinq siècles et présente sur la scène politique pendant plus de 100 ans, Jean Antoine Rathier fut aussi connu que son père Jules Rathier, député de Tonnerre de 1871 à 1887. Jules avait fait construire la vaste demeure dans le faubourg de Chablis dans la rue qui porte aujourd’hui son nom.

Né à Chablis le 11 novembre 1859 et après de brillantes études au lycée Rollin puis à la faculté de droit, Jean Rathier fut avocat à la cour d’appel de Paris ; auditeur au Conseil d’Etat ; chef-adjoint au cabinet du ministre des Postes et Télécommunications dans les ministères Freycinet et Goblet ; chargé de mission à Berne, à Berlin pour l’étude de diverses questions postales ; délégué à Bruxelles pour la signature de la première convention téléphonique entre la France et la Belgique. Anti boulangiste, il est élu député de l’Yonne en 1889.

A son programme : Révision de la Constitution, séparation des Eglises et de l’Etat, réforme de l’impôt, maintien des droits des bouilleurs de crus…Il s’inscrit au groupe Républicain-radical, est nommé membre de la commission du budget, secrétaire de la commission des douanes.

Les questions agricoles et viticoles retiennent son attention et il défend des positions protectionnistes. Il est alors conseiller général et président de la fédération des sociétés agricoles et viticoles du Centre et de l’Est.

Sa préoccupation principale était le sort des petits propriétaires vignerons de Basse Bourgogne au milieu desquels il avait vécu.

En 1893, il est réélu député et devient secrétaire de la Chambre à l’âge de 34 ans.

La maladie le surprend et lui enlève la vie le 5 janvier 1895 à Paris à l’âge de 36 ans sans être marié.

Ses obsèques auront lieu à Chablis. Plus de 1.500 personnes dont de très nombreux députés firent le déplacement jusqu’à sa dernière demeure.

Personnages Chablis Rathier Jean député