Prochaine assemblée générale
Le 11 juin 2021 à 18h30 à la salle du foyer de Chablis
Le 11 juin 2021 à 18h30 à la salle du foyer de Chablis
La numérisation de documents que vous possédez peut-être chez vous (cartes postales, anciens plans, vieilles photos… Des trésors se cachent sans doute chez vous, vos amis, vos voisins !
il y a tout juste 4 siècles, cette année-là ont été baptisés 151 petits chablisiens (88 garçons et 63 filles)
Un serpent dans la collégiale Saint-Martin !
Le premier serpent connu à être entré à l’intérieur de la collégiale date de 1806.
Pacifique Albanel, marchand de draps, un savoyard marié avec une chablisienne devient l’un des membres de la Fabrique Saint-Martin de Chablis (un fabricien). Trésorier de cette sorte de conseil paroissial il est autorisé par ses confrères le 30 novembre 1806 à faire l’acquisition d’un serpent.
Dans certains pays on joue de la musique pour charmer le serpent, autrefois on jouait du serpent pour faire de la musique !
Le serpent est un instrument à vent d’origine ancienne. En forme de S, percé de 6 trous, composé de deux parties en bois évidées, collées et gainées de cuir; il est muni d’une embouchure. En tant que basse, il peut être considéré comme l’ancêtre du tuba. Dans une église son timbre grave se marie merveilleusement bien avec la voix humaine qu’il amplifie. Il fut ensuite remplacé par l’ophicléide (serpent à clefs).
Pour accompagner le chant des nombreux fidèles à cette époque, le serpent Théodore Droin cordonnier dans la vie de tous les jours avait signé un contrat avec les fabriciens. Agenouillés sur les prie-Dieu réservés à leurs noms pour être les mieux placés moyennant quelques francs versés à la fabrique, le serpent devait jouer de son instrument pour aider du mieux possible les chanteurs qui s’égaraient dans des mélodies hasardeuses. Pour son service il réclamait le 18 janvier 1846 une augmentation de salaire ! Sa demande fut rejetée car il percevait déjà autant que le chantre ; le conseil de Fabrique penchant plutôt pour une diminution ! Il touchait 56 frs par an, le sacristain 100 frs.
C’est tout ce que l’on sait des joueurs de serpent dans la collégiale jusqu’à l’arrivée d’un nouvel instrument très en vogue dans les édifices religieux au milieu du XIXe s : l’orgue.
Il faut attendre le 6 janvier 1878 pour entendre parler d’un orgue à Chablis.
Un premier don de 5000 francs :
Une somme correspondant à cette époque à environ 3000 journées d’un ouvrier vigneron soit 10 années de salaire.
Aglaé-Clarisse Barbette, veuve d’Edme Nodiot, âgée de 73 ans fait un don de 5000 francs à la Fabrique en vue de l’acquisition d’un orgue et à charge par la Fabrique de faire célébrer un service annuel et douze messes basses pour M. Nodiot son mari décédé et douze messes basses à son décès.
La Fabrique met la main à la poche et décide l’acquisition d’un orgue :
Le 10 novembre 1878, le bureau de la Fabrique vote une somme de 1500 francs pour la construction d’un grand orgue dans la collégiale, somme correspondant à 2 années de son revenu.
Par testament en date du 30 mai 1880, M. Louis Hélie, originaire de Chablis, médecin à Saint-Florentin lègue sans conditions 2000 francs à la Fabrique. (On peut supposer que ce legs aura servi pour l’orgue.)
Un orgue pouvait coûter entre 6000 et 12000 Frs selon sa taille, les boiseries du buffet, la tribune.
Paul Chazelle, facteur d’orgues à Avallon accordait l’orgue de l’église Saint-Pierre d’Auxerre, il fut choisi pour accorder les orgues de la cathédrale, travail alors jusque-là assuré par le facteur d’orgues Ducroquet de Paris. Les déplacements depuis la capitale étant longs et onéreux, le conseil de la fabrique opte pour un facteur d’orgues pouvant être à disposition sans délais, « de jour comme de nuit ! » Ce qui ne fut pas toujours le cas si l’on en croit les nombreux courriers envoyés à Chazelle, le menaçant de ne plus faire appel à ses services.
Chazelle avait malgré tout de sérieuses références : Formé à Paris chez Daublaine et Callinet, des récompenses dès l’âge de 37 ans aux expositions de 1858, 1860, 1862 et à l’exposition universelle de 1877, Le bureau de la Fabrique de la collégiale de Chablis décide de lui faire entière confiance. L’orgue de la collégiale Saint-Martin est construit par le facteur d’orgues avallonnais Paul CHAZELLE dans l’hiver 1880-1881. Son atelier se situait à Cousin-la Roche près d’Avallon ; Il exerçait encore en 1892.
Le 31 mars 1881, tout va bien pour l’orgue de la collégiale :
Des experts Mrs. Oberti et Lyon Lyon (professeurs de musique) et Larfeuil ont examiné l’orgue construit par M. Chazelle, ils reconnaissent que l’instrument est d’une bonne facture et que les conditions imposées au cahier des charges ont été remplies.
Le 20 septembre 1881, 6 mois plus tard rien ne va plus :
Les Experts ont-ils été incompétents ?
Quant aux compétences de M. Larfeuil…il était curé de l’Eglise Saint-Pierre d’ Auxerre. Il a sans doute, jugé le buffet de l’orgue, il eut sans doute en préférer un autre plus comestible…
La Fabrique de la collégiale Saint-Martin prend des mesures pour amener le facteur d’orgues Chazelle à tenir ses engagements et à « réparer l’instrument qui ne parle plus » par suite d’un vice de construction. De plus, un travail n’a pas été accepté par l’architecte des monuments historiques, (sans doute la tribune).
Qui était Paul Chazelle ?
Né à Toulouse le premier janvier 1821, fils de Marin Chazelle, ébéniste et de Jeanne Bernard, il arrive à Avallon vers 1848 à l’âge de 17 ans. Lors du recensement de 1851 il est inscrit organiste et habite rue du Moulin. Marié le 4 décembre 1854 à Avallon avec Marie Florent, la fille d’un boucher de Cousin-le-Pont, le couple n’aura pas d’enfants. En 1872 on retrouve Paul Chazelle facteur d’orgue, 11 rue de la Fontaine Neuve. Chazelle décède à Avallon le 22 décembre 1897 à l’âge de 76 ans après une vie professionnelle bien remplie : il a effectué des réparations, modifications et accords des 2 orgues de la cathédrale d’Auxerre, malgré les nombreux courriers de reproches sévères et des menaces pour travaux en retards de 1858 à 1878 (On lui a même demandé en 1872 s’il était encore facteur d’orgues ou marchand de vin !) Ce qui ne l’a pas empêché d’être choisi pour construire l’orgue de Chablis en 1880.
Ces principales réalisations sont : (pour l’Yonne et les départements voisins)
Travaux exécutés autour des orgues en 1901 : les grandes portes qui tombaient de vétusté datant de 1750 ont été refaites sur le modèle des anciennes ; elles ont coûté 2733 frs et ont été payées par Mme Coissieu.
Le grand escalier également construit en 1750 comme l’indiquait une inscription retrouvée sur l’une des marches a été remplacé en pierre d’Annoux. La tribune des orgues qui se trouve au-dessus était soutenue par 6 poutres massives en bois et 2 colonnes en fonte. Les poutres dépassaient l’entrée de l’église ; ces poutres ont été remplacées par des poutrelles en fer et les colonnes réunies par 2 autres colonnes ornées de chapiteaux et de consoles en fer forgé. Ces modifications avaient été demandées par l’architecte des monuments historiques suite aux observations formulées lors de la réception des travaux de 1881. Les travaux de la tribune ont coûté 1370 frs et ceux de l’escalier 695 frs payés par des dons particuliers.
Traités passés avec l’organiste :
Si l’on ne sait rien concernant les premières années, le 29 juin 1892, un traité est passé avec l’organiste:
Il lui est alloué un traitement de 360 frs par an.
Il sera tenu outre les fêtes et dimanches de jouer aux fêtes de Saint-Eloi et de Saint-Vincent. (Les dimanches de l’Avent et les 6 dimanches précédant Pâques exceptés).
Il lui sera alloué une somme de 10 frs lorsqu’il jouera pour un mariage ou pour un enterrement.
Il pourra prendre 1 mois de congé, pourvu que dans ce mois il ne se trouve aucune grande fête.
Le dimanche de l’ouverture de la chasse lui sera réservé.
Par souci d’économies, un nouveau traité est conclu le 23 avril 1893 avec les changements suivants :
Le salaire ne sera plus que de 250 frs.
Sont exceptés 5 dimanches aux choix de l’organiste (en plus des dimanches de l’Avent et de Pâques).
Il pourra prendre à sa volonté 1 mois de vacances.
Si la fabrique se trouve dans la nécessité de le remercier il touchera une somme de 200 frs d’indemnités.
Le 5 avril 1899, sur l’insistance de l’abbé Bonneau, la rétribution allouée à l’organiste repasse à 360 frs.
L’orgue de la collégiale Saint-Martin de Chablis est devenu par la loi du 9 décembre 1905 propriété de la commune de Chablis à la suite de la séparation des Eglises et de l’Etat. Elle doit donc en principe comme tout bâtiment communal en assurer la conservation, l’entretien revenant à la paroisse.
On ne sait pas à quelle date les souffleurs ont cessé leurs activités, sans doute dès que l’électricité a été installée dans la collégiale, mais pas avant 1889, plutôt à partir de 1920, un ventilateur électrique remplaçant un assistant actionnant le soufflet donnant le « vent » nécessaire au fonctionnement de l’orgue.
L’orgue à subi de nombreuses transformations et modifications (relevages) :
En 1893, la Maison Merklein effectue un relevage ; l’orgue avait seulement 13 ans.
En 1959 les Etablissements Gutschenritter-Masset transforment l’orgue symphonique en néo-classique.
En 1975 Philippe Hartmann procède à une réharmonisation.
En1998-99 changement de 268 tuyaux, du prestant et du plein-jeu.
Parmi les quelques organistes ayant exercé leur art à Chablis il faut citer Melle Delaplace dans les années 1930, Pierre Denis, pharmacien parisien venu se retirer à Maligny dans la maison de ses ancêtres, Alain Moreau, originaire de Chablis dans les années 60 à 2000 ainsi que plus récemment M. Gilbert Agnan de Maligny.
A l’initiative du Dr Pierre Maufoy de Chablis, aidé par quelques paroissiens, un grand nettoyage de l’orgue a été réalisé dans les années 1990. L’arrière du buffet fut isolé de l’oculus de la grande porte ; en plein été les rayons du soleil couchant perturbant le bon accord de l’instrument.
Avec les membres du conseil paroissial, de quelques passionnés de musique et de patrimoine, le Dr Pierre Maufoy est à l’origine de la création de l’association « les Amis de L’Orgue de Chablis» créée le 10 avril 1996 pour « sa sauvegarde et son éventuelle restauration.»
L’orgue est relevé en 2016 :
Plusieurs devis ont été demandés pour son relevage, les prix variant du simple au triple ; il fut même un temps envisagé de l’abandonner pour un orgue électronique moins onéreux ! En 2015 et 2016, sous l’impulsion des Amis de l’Orgue, association, présidée actuellement par l’abbé Roger Fira, en collaboration avec la ville de Chablis et en partenariat avec la Fondation du Patrimoine une souscription publique a été ouverte. De nombreux chablisiens ont été généreux. La municipalité, propriétaire de l’orgue et maître d’oeuvre donnant un dernier coup de pouce.
Parmi les principaux partenaires financiers, outre les nombreux domaines viticoles et les chablisiens, il faut remercier le Comité de la Saint-Vincent Tournante de Chablis 2011, le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (antenne de Chablis), le Crédit Agricole, les Amis de l’Orgue bien sûr qui depuis plusieurs années organisent des concerts afin de récolter des fonds ainsi que la Fondation du Patrimoine et la ville de Chablis.
Sans la volonté des Amis de l’Orgue, celui-ci aurait finalement servi de décoration. Une partie du patrimoine chablisien vient ainsi d’être sauvegardé.
Mmes A.M. Fantin, E. Aubron, Mrs J.M. Costal, P. Walhen, D. et G. Cheval, G. Duplessis ont œuvré à la réussite de cette remarquable restauration.
Avant son démontage, des experts s’étaient penchés sur l’instrument :
Jean-Michel Lassauge (organiste titulaire des orgues de la cathédrale d’Auxerre)
Jean-Philippe Mesnier (conservatoire de musique d’Auxerre)
Etienne Jacquot (organiste titulaire de l’orgue de la collégiale Notre-Dame de Semur-en-Auxois)
Jean-Marie Meignien (organiste à Troyes et musicologue)
L’orgue a pu être relevé en 2016 par le maitre facteur d’orgues Hubert Brayé de Mortzwiller (68)
La remise de l’instrument en son état d’origine lui rendra sa capacité à jouer un large spectre de musique, depuis la musique ancienne des XVIe-XVIIIe siècles jusqu’aux compositions romantiques des XIXe-XXe siècles. Au dernier moment, un avenant au contrat ayant été décidé de restituer à l’orgue l’un des jeux d’origine dit « voix céleste ».
Agé de 135 ans, l’orgue de la collégiale Saint-Martin de Chablis fait maintenant figure de jeune homme…
Son dernier lifting aura coûté près de 56.000 euros hors taxes.
Jean-Paul Droin
Octobre 2016
Sources principales : archives municipales, documentation personnelle.
Historique des pharmacies de Chablis et de leurs anciens propriétaires
Le bâtiment de l’actuelle pharmacie « Fleurs de Vigne » :
1837 : Louis CUNAULT, marchand poêlier originaire de Noyers était propriétaire de deux bâtiments contigus à l’angle de la rue Auxerroise et donnant sur la place du Marché. Il s’était marié à Chablis le 31 janvier 1816 avec Marie Flore GUILLEMINOT, fille d’un peintre vitrier.
1857 : Louis CUNAULT n’est plus propriétaire des deux bâtiments. Il conserve la partie de droite (à l’angle de l’actuel restaurant), la partie de gauche (l’actuelle officine) étant la propriété de M. Louis GAUTHERIN.
La pharmacie de M. Louis GAUHERIN :
Louis Frédéric GAUTHERIN né le 8 février 1812 à Chablis était fils de Louis GAUTHERIN, arpenteur géomètre à Chablis et de Marie Elisabeth MIGNARD. Pharmacien à Chablis, il s’était marié le 9 septembre 1839 à Poilly-sur-Serein avec Véronique Clémentine HOPPENEAU, fille de Pierre HOPPENEAU, commissionnaire en vins et maire de Poilly. C’est sans doute vers cette date qu’une pharmacie était installée à cet endroit, place du Marché à Chablis. Louis Frédéric GAUTHERIN, ex pharmacien est décédé à Chablis le 8 décembre 1884 à l’âge de 72 ans. Son fils Jules Félix né à Poilly sur Serein le 12 mai 1850, village d’origine de sa mère, n’a pas suivi la voie de son père, car on le voit banquier à Villeneuve-sur-Yonne en 1884.
On retrouve ensuite un autre pharmacien à Chablis M. SCAGLIOLA marié à Virginie MADINIER qui exerçait en 1885 âgé de 29 ans. Etait-il installé à cet emplacement ? Avait-il racheté l’officine à M. GAUTHERIN ?
Il y avait déjà deux pharmacies à Chablis avant la dernière guerre :
Il y avait deux pharmacies à Chablis avant la seconde guerre mondiale : La première était celle de M. BARBIER dont l’officine se trouvait dans le pâté de maisons détruites lors du bombardement de Chablis du 15 juin 1940 (rue des cordonniers). M. Jacques MORAND et son épouse avaient racheté cette pharmacie à M. BARBIER un an et demi avant sa destruction. M. VERAX était préparateur et son épouse travaillait aussi dans la pharmacie avec Mme MORAND.
L’autre pharmacie appartenait à M. Charles FRESNAIS, marié à Marguerite GIRAUDIN et se trouvait à l’emplacement de l’actuelle pharmacie « Fleurs de Vigne ». Miraculeusement elle ne fut pas détruite par le bombardement. M. FRESNAIS aidé par quelques chablisiens dont son voisin, le dentiste M. Augustin MOREAU (bâtiment de l’actuel Crédit Agricole) donnèrent les premiers soins aux nombreux blessés tombés sous les bombes sur la place du marché le 15 juin 1940 à 11 h 15 mn. Le dentiste Augustin MOREAU racontera que « les volets arrachés de la pharmacie serviront de civières pour transporter les blessés… toute l’officine est défoncée et un ruisseau de médicaments coule dans la rue… la maison du nouveau pharmacien MORAND n’est plus qu’un brasier ».
FRESNAIS est resté pharmacien à Chablis pendant de très nombreuses années. Il était déjà installé à Chablis en 1902 et c’est peut-être lui qui racheta l’officine de M. SCAGLIOLA.
Un autre pharmacien, M. LENOBLE tenait une officine à Chablis en 1909.
Après le bombardement, M. MORAND installa provisoirement sa nouvelle pharmacie dans la ville (?) en attendant que M. FRESNAIS lui cède son officine vers les années 1947-48.
J. Michel DUPRE acheta l’officine à M. MORAND en ….et la revendit en… à Mr. D. Guyon et Gaëlle MICHAUT/MARTIN.
Pendant plus de 35 ans, il n’y eu plus qu’une seule pharmacie à Chablis :
Il n’y avait plus qu’une seule pharmacie à Chablis de 1948 à 1985, date à laquelle la commune de Chablis vendit les bâtiments de l’ancienne gendarmerie situés dans le Faubourg Saint-Pierre à Mrs Jean COINTRE et J.P. DROIN. M DROIN céda immédiatement une partie de son acquisition à un jeune pharmacien cherchant un local pour sa première installation : M. MORIER. Ce dernier céda son officine à Mme BROQUET-DUQUESNE après moins de dix années d’exploitation sous le nom de « Pharmacie des Clos ».
Anciens apothicaires de Chablis :
Jean-Paul Droin
Les évènements historiques
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